En prison depuis 40 ans pour le meurtre d'un homme invalide, Michel Cardon va être libéré

https://www.faitsdivers.org/michelcardon2.jpg

En octobre 1977, Michel Cardon, 26 ans, et Jean-Yves Defosse, 29 ans, avaient tué un homme invalide de 64 ans lors d'un cambriolage qui a mal tourné à Amiens, dans la Somme. 

Les deux hommes s'étaient partagés un butin dérisoire de 200 francs et une charrette d'objets. 

Michel Cardon avait échappé de peu à la peine de mort et avait été condamné à la perpétuité. 

Sans famille, il a dû passer 38 ans derrière les barreaux pour bénéficier, en 2016, d’une première visite au parloir, celle d’un de ses anciens codétenus. 

Un avocat parisien, Me Morain, touché par son histoire, l'a rencontré et a entrepris des démarches pour essayer de le faire sortir. 

Il a finalement obtenu aujourd'hui une libération conditionnelle, avec période probatoire. Michel Cardon, 67 ans, incarcéré depuis 40 ans pourra sortir de prison le 1er juin 2018. 

Il sera alors placé dans un centre d'hébergement et de réinsertion du Val-d'Oise. 

Il aurait pu réclamer depuis vingt ans cette liberté conditionnelle.

 

vidéo :

Michel Cardon avait à l’époque 26 ans, 40 ans plus tard, il est toujours derrière les barreaux. C’était un autre temps. « Le Concorde français s’est envolé.... » Alors qu’il vient d’être incarcéré, le Concorde rallie Paris à New York en 3 heures 30, Bernhard Hinault gagne son deuxième Tour de France, Jacques Chirac est maire de Paris et l’ennemi public numéro 1, Jacques Mesrine est abattu. « Rien aujourd’hui n’a été laissé au hasard pour capturer l’ennemi public numéro 1 ». Dans la nuit du 25 au 26 octobre 1977 Michel Cardon et un complice pénètrent dans un pavillon dans les faubourgs d’Amiens. Le cambriolage tourne mal, le locataire, un retraité est tué, aujourd’hui, le pavillon a disparu ; mais Michel Cardon est toujours en prison, incarcéré depuis le 29 octobre 1977, coupable de meurtre et de vol, un maigre butin 200 Francs et des babioles, verdict : la perpétuité. 20 ans qu’il occupe la même cellule à la prison de Bapaume dans le nord, sans famille, sans amis, il ne reçoit sa première visite qu’au bout de 38 ans de détention, son ancien codétenu puis un avocat, ému par son histoire :

j’ai en face de moi un homme qui ressemble un petit peu à l’image qu’on se fait de Robinson Crusoë, mangé par la barbe mais avec un merveilleux sourire, il a du mal à parler parce qu’il a les restes d’un AVC, il a du mal à respirer parce qu’il a des problèmes cardiaques, il est sourd d’une oreille mais il comprend, il s’exprime ;

Michel Cardon aurait pu bénéficier d’une libération conditionnelle il y a une vingtaine d’années, un oubli qu’il faudra peut-être expliquer un jour. Je pense qu’il y a un dysfonctionnement et je pense qu’il n’est pas le seul, tous les ans, la situation des personnes condamnées qui rentrent dans le cadre légal de la libération conditionnelle, doit pouvoir être examinée par un juge d’application des peines ou par un tribunal d’application des peines ; donc là visiblement ça n’a pas été le cas ? là visiblement ça n’a pas été le cas ; le 15 mars la justice dira si elle lui accorde une libération conditionnelle, parallèlement son avocat a adressé à Emmanuel Macron une demande de grâce