Brassens10

sång för Auvergnaren

det finns ingen lycklig kärlek

Gorillan

den lilla hästen

kompisarna först

paraplyet

jag har möte med er

de kära på de offentliga bänkarna

en vacker blomma

någons träskor

dåligt rykte

uroxes horn

de som går förbi

modiga Margot

 

 

Brassens11 ; några djur och lite annat;

1

vilka djur?

 

2

till vem är denna sång?

 

3

vilket djur och hur är djuret?

 

1

vem i klassen?

 

4

vilket djur

 

5

vilka djur ?

 

6

översätt : ett litet hörn

 

7

översätt: jag bryr mig inte

 

8

vilket djur, vad heter hud på franska?

 

9

vilket djur ?

 

10

översätt : dåligt rykte

 

11

vems träskor ?

 

12

hur är folk på parkbänkarna?

 

 

 

 

 

 

Brassens11 ; några djur och lite annat; corrigé

1

vilka djur?

un gorille, un singe, une guenon, Rut

Gorillan

2

till vem är denna sång?

pour toi

sång för Auvergnaren

3

vilket djur och hur är djuret?

un oiseau blessé

det finns ingen lycklig kärlek

1

vem i klassen?

un gorille, un singe, une guenon, Rut

Gorillan

4

vilket djur

cheval

den lilla hästen

5

vilka djur ?

canard, lapin

kompisarna först

6

översätt : ett litet hörn

un petit coin

paraplyet

7

översätt: jag bryr mig inte

je m’en fous

jag har möte med er

8

vilket djur, vad heter hud på franska?

vache, peau

en vacker blomma

9

vilket djur ?

chat

modiga Margot

10

översätt : dåligt rykte

mauvaise réputation

dåligt rykte

11

vems träskor ?

les sabots d’Hélène

någons träskor

12

hur är folk på parkbänkarna?

ils sont amoureux

de kära på de offentliga bänkarna

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Brassens12

till vem är denna sång?

 

sång för Auvergnaren

vilket djur och hur är djuret?

 

det finns ingen lycklig kärlek

vilka djur? ett tjejnamn?

 

Gorillan

vilket djur

 

den lilla hästen

vilka djur ?

 

kompisarna först

översätt : ett litet hörn

 

paraplyet

översätt: jag bryr mig inte

 

jag har möte med er

vilket djur, vad heter hud?

 

en vacker blomma

vilket djur ?

 

modiga Margot

vems träskor ?

 

någons träskor

de som går förbi

 

de som går förbi

det dåliga ryktet

 

dåligt rykte

uroxes horn

 

uroxes horn

de kära på de offentliga bänkarna

 

de kära på de offentliga bänkarna

paraplyet

 

paraplyet

jag har möte med er

 

jag har möte med er

kärleksförklaring till de kvinnor man älskar

 

de som går förbi

 

 

 

 

 

 

Brave Margot

Margoton, la jeune bergère trouvant dans l'herbe un petit chat
Qui venait de perdre sa mère l'adopta
Elle entrouvre sa collerette et le couche contre son sein
C'était tout c'qu'elle avait, pauvrette comme coussin

Le chat, la prenant pour sa mère, se mit à têter tout de go
Émue, Margot le laissa faire, brave Margot
Un croquant, passant à la ronde, trouvant le tableau peu commun
S'en alla le dire à tout l'monde et, le lendemain

Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

Et Margot qui était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

L'maître d'école et ses potaches, le maire, le bedeau, le bougnat
Négligeaient carrément leur tâche pour voir ça
Le facteur, d'ordinaire si preste pour voir ça, ne distribuait plus
Les lettres que personne, au reste n'aurait lues

Pour voir ça (Dieu le leur pardonne)
Les enfants de chœur, au milieu
Du saint sacrifice, abandonnent le saint lieu
Les gendarmes, même les gendarmes qui sont par nature si ballots
Se laissaient toucher par les charmes du joli tableau

Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

Et Margot qui était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

Mais les autres femmes de la commune privées d'leurs époux, d'leurs galants
Accumulèrent la rancune, patiemment
Puis un jour, ivres de colère, elles s'armèrent de bâtons
Et, farouches, elles immolèrent le chaton

La bergère, après bien des larmes pour s'consoler prit un mari
Et ne dévoilà plus ses charmes que pour lui
Le temps passa sur les mémoires, on oublia l'événement
Seuls des vieux racontent encore à leurs petits enfants

Quand Margot dégrafait son corsage
Pour donner la gougoutte à son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

Et Margot qui était simple et très sage
Présumait qu'c'était pour voir son chat
Tous les gars, tous les gars du village
Étaient là, lalala la la la
Étaient là, lalala la la la

Étaient là, lalala lalala la la la

Les Passantes

Je veux dédier ce poème
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets

À celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

À celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit

Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

À la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin

Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré la main

À celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent

Vous ont, inutile folie
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain

Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
À tous ces bonheurs entrevus

Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir

On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

La Mauvaise Réputation

Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Qu'je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux

Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas

Je ne fais pourtant de tort à personne
En n'écoutant pas le clairon qui sonne

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux

Tout le monde me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j'croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J'lance la patte et, pourquoi le taire?
Le cul-terreux se retrouve par terre

Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux

Tout le monde se rue sur moi
Sauf les cul-de-jatte, ça va de soi

Pas besoin d'être Jérémie
Pour deviner le sort qui m'est promis
S'ils trouvent une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome

Mais les brave gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux

Tout le monde viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu

Corne dAuroch

Il avait nom Corne d'Aurochs, ô gué! ô gué!
Tout l'mond' peut pas s'app'ler Durand, ô gué! ô gué!
Il avait nom Corne d'Aurochs, ô gué! ô gué!
Tout l'mond' peut pas s'app'ler Durand, ô gué! ô gué!
En le regardant avec un oeil de poète,
On aurait pu croire, à son frontal de prophète,
Qu'il avait les grand's eaux d'Versailles dans la tête,
Corne d'Aurochs.
Mais que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué! ô gué!
C'étaient celles du robinet! ô gué! ô gué!
Mais que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué! ô gué!
C'étaient celles du robinet! ô gué! ô gué!
On aurait pu croire, en l'voyant penché sur l'onde,
Qu'il se plongeait dans des méditations profondes
Sur l'aspect fugitif des choses de ce monde...
Corne d'Aurochs.
C'était hélas! pour s'assurer, ô gué! ô gué!
Qu'le vent n'l'avait pas décoiffé, ô gué! ô gué!
C'était hélas! pour s'assurer, ô gué! ô gué!
Qu'le vent n'l'avait pas décoiffé, ô gué! ô gué!
Il proclamait à sons de trompe à tous les carrefours:
"Il n'y'a que les imbécil's qui sachent bien faire l'amour,
La virtuosité, c'est une affaire de balourds!"
Corne d'Aurochs.
Il potassait à la chandel', ô gué! ô gué!
Des traités de maintien sexuel, ô gué! ô gué!
Et sur les femm's nu's des musé's, ô gué! ô gué!
Faisait l'brouillon de ses baisers, ô gué! ô gué!
Petit à petit, ô gué! ô gué!
On a tout su de lui, ô gué! ô gué!
On a su qu'il était enfant de la patrie...
Qu'il était incapable de risque sa vie
Pour cueillir un myosotis à une fille,
Corne d'Aurochs.
Qu'il avait un petit cousin, ô gué! ô gué!
Haut placé chez les argousins, ô gué! ô gué!
Et que les jours de pénuri', ô gué! ô gué!
Il prenait ses repas chez lui, ô gué! ô gué!
C'est même en revenant d'chez cet antipathique,
Qu'il tomba victim' d'une indigestion critique
Et refusa l'secours de la thérapeutique,
Corne d'Aurochs.
Parc' que c'était un All'mand, ô gué! ô gué!
Qu'on devait le médicament, ô gué! ô gué!
Parc' que c'était un All'mand, ô gué! ô gué!
Qu'on devait le médicament, ô gué! ô gué!
Il rendit comme il put son âme machinale,
Et sa vi' n'ayant pas été originale,
L'Etat lui fit des funérailles nationales...
Corne d'Aurochs.
Alors sa veuve en gémissant, ô gué! ô gué!
Coucha-z-avec son remplaçant, ô gué! ô gué!
Alors sa veuve en gémissant, ô gué! ô gué!
Coucha-z-avec son remplaçant, ô gué! ô gué!